Le renouvellement hypothécaire, c’est un peu comme refaire ses assurances : on sait qu’il faut s’y pencher, mais on le repousse souvent jusqu’à la dernière minute. Pourtant, bien négocier son renouvellement hypothécaire, c’est parfois économiser des milliers de dollars sans changer grand-chose à son mode de vie.
- Dans cet article, on vous donne des conseils concrets et réalistes pour obtenir le meilleur taux possible — sans stress inutile.

Pourquoi prendre le temps de négocier son renouvellement hypothécaire ?
C’est simple : le taux qu’on vous offre n’est presque jamais le meilleur. Selon les données de la SCHL et des experts du marché, plus de 70 % des emprunteurs au Québec renouvellent leur hypothèque avec leur institution actuelle — souvent sans négocier.
La différence entre un taux de 5,89 % et 5,39 %, ça peut paraître minime, mais pour une hypothèque de 350 000 $, ça représente plus de 8 000 $ d’intérêts sur 5 ans. Rien de négligeable, surtout avec les taux qui restent élevés en 2025.
Et puis, c’est pas comme si on faisait ça toutes les semaines. Le renouvellement arrive une fois tous les cinq ans (ou plus selon votre terme), alors autant bien le faire.
1. Commencez à magasiner votre renouvellement… avant l’échéance
3 à 6 mois avant la date de renouvellement
C’est la fenêtre idéale. Pourquoi ? Parce que c’est souvent à ce moment-là que votre prêteur va vous contacter avec une offre « pré-remplie ». Et c’est aussi le moment où vous avez encore du temps et du pouvoir de négociation.
💡 Astuce : Une famille de Trois-Rivières nous racontait qu’en magasinant 4 mois avant leur échéance, leur banque leur a égalé une offre concurrente de 0,5 % plus bas. Aucun papier, aucune menace de changer d’institution. Juste une info au bon moment.
2. Ne signez jamais l’offre de renouvellement automatique sans comparer
C’est LA plus grosse erreur. Cette offre est rarement compétitive, même si elle est présentée comme une faveur. Votre institution espère que vous allez la signer sans poser de questions — et c’est souvent ce qui se passe.
Prenez le temps de :
- Vérifier les taux offerts ailleurs (banques, coopératives, courtiers)
- Demander un taux discrétionnaire à votre conseiller (souvent plus bas que le taux affiché)
- Poser des questions sur les conditions du prêt, pas juste le taux : pénalités, amortissement, portabilité, options de remboursement anticipé, etc.
3. Faites affaire avec un courtier hypothécaire (et non, ce n’est pas toujours payant)
Un bon courtier, c’est comme un allié sur le marché hypothécaire. Il connaît les produits des différentes institutions, a des ententes préférentielles, et n’a pas intérêt à vous vendre un seul produit.
Pourquoi c’est utile au renouvellement ?
- Il peut négocier à votre place, surtout si vous détestez faire des appels ou parler d’argent.
- Il connaît les astuces pour éviter certaines pénalités.
- Il vous dira si ça vaut la peine de rester ou de changer de prêteur.
Et dans la majorité des cas, le service est gratuit pour vous, car le courtier est rémunéré par l’institution prêteuse.
4. Comprenez les termes : taux fixe ou variable ? Amortissement ou terme ?
Taux fixe : stable pendant toute la durée du terme (souvent 5 ans). Idéal si vous voulez la paix d’esprit.
Taux variable : suit le taux directeur (souvent plus bas au départ, mais peut monter). Avantageux si vous êtes à l’aise avec le risque.
Amortissement : durée totale du prêt (ex. 25 ans). Vous pouvez la raccourcir ou l’allonger au renouvellement.
Terme : période de l’entente actuelle (ex. 5 ans). C’est ce que vous renouvelez.
Conseil : si vos revenus ont augmenté ou si vous avez moins de dettes, c’est le moment de raccourcir votre amortissement ou d’augmenter vos paiements pour économiser à long terme.

5. Vous pouvez changer d’institution sans pénalité… au renouvellement
C’est un mythe tenace : plusieurs croient qu’ils sont « pris » avec leur banque. C’est faux — au moment du renouvellement, vous pouvez partir sans frais.
Ce que ça veut dire :
- Vous pouvez aller voir ailleurs.
- Vous pouvez faire jouer la concurrence.
- Vous pouvez marchander avec votre prêteur actuel à partir d’une vraie offre.
« On voulait rester avec Desjardins, mais Manuvie offrait 0,4 % de moins. Finalement, Desjardins s’est aligné et on est restés. Pas parce qu’on était fidèles, mais parce qu’ils ont égalé. » – Antoine, 36 ans, Laval
6. Faites attention aux conditions de votre nouveau contrat
Le taux, c’est important. Mais ce n’est pas tout. Voici quelques pièges fréquents :
- Une pénalité démesurée en cas de rupture de contrat
- L’interdiction de rembourser plus que 10 % par année
- Aucune portabilité (si vous déménagez, vous devez casser le prêt)
- Frais cachés pour le transfert de dossier
Prenez 15 minutes pour lire l’offre, ou mieux : faites-la lire par quelqu’un qui connaît ça. Vous n’avez pas besoin d’un avocat, mais un conseiller, un courtier ou même un ami plus expérimenté peut vous éviter bien des regrets.
7. Profitez-en pour faire le point sur vos finances
Le renouvellement, c’est aussi un bon moment pour se demander :
- Avez-vous des dettes à taux élevé que vous pourriez consolider avec votre hypothèque ?
- Avez-vous des projets de rénovations ou d’investissement immobilier à financer ?
- Est-ce que vos revenus ont changé ?
Une petite révision de budget peut vous faire passer d’une mensualité stressante à une solution plus souple. Ou à l’inverse, ça peut vous permettre d’accélérer le remboursement et de sauver gros.
8. Attention aux taux « trop beaux pour être vrais »
Si vous voyez un taux à 4,49 % quand tout le monde affiche 5,25 %, méfiez-vous. Il y a probablement :
- Des frais élevés à l’ouverture
- Des clauses très restrictives
- Une durée courte ou un amortissement bizarre
Lisez les petits caractères. Un taux alléchant avec plein de limitations peut vous coûter plus cher au final. Ce n’est pas parce que c’est affiché sur un panneau d’autoroute que c’est un bon deal.

9. Considérez les options hybrides ou modulables
Depuis quelques années, de plus en plus d’institutions offrent des options « flexibles » :
- Mi-taux fixe, mi-variable
- Hypothèques avec plusieurs tranches
- Produits qui permettent de réemprunter rapidement (HELOC ou marge hypothécaire)
Ce ne sont pas des solutions pour tout le monde, mais si vous êtes à l’aise avec les finances ou si vous avez un projet immobilier à moyen terme, ça peut être une stratégie gagnante.
10. Gardez une trace de vos démarches
Ce conseil paraît banal, mais il est crucial : notez les offres que vous recevez, les appels que vous faites, les noms des personnes contactées.
Pourquoi ?
- Pour comparer objectivement
- Pour rappeler à votre conseiller ce qu’il vous a promis
- Pour éviter de retomber dans les mêmes pièges au prochain renouvellement
Un simple fichier Excel ou une note dans votre téléphone, et vous gardez le contrôle.
Trouvez les meilleurs conseils pour votre renouvellement hypothécaire !
Renouveler votre hypothèque, c’est plus qu’une formalité. C’est l’occasion de réévaluer vos priorités, de vous assurer d’avoir les meilleures conditions, et surtout, d’économiser concrètement.
En 2025, avec la hausse des taux encore présente, chaque petit pourcentage de moins peut représenter des milliers de dollars dans vos poches.
Alors prenez le temps, posez des questions, comparez, et ne signez rien les yeux fermés.